Il regardait sans doute pour la centième fois le profil de la jeune femme. Et pour la centième fois, il sentait la colère montait en lui. Elle voulait partir. Elle voulait quitter tout ça. Il n’était pas insensible, il savait très bien que les filles n’étaient pas là de leur plein grès. Même si certaines finissaient par trouver leur bonheur, et restée, les autres s’en allaient quand elles étaient devenues trop vieilles. Mais, Thais n’était pas trop vielle. Elle était parfaite. Sa chevelure. Ses courbes. Ses lèvres. Merde. Voilà qu’il recommençait à fantasmer sur elle. Depuis la première fois, où il avait posé les yeux sur elle, il la voulait. Pourquoi, elle ? Il n’en savait rien. Depuis, qu’il avait repris la suite de son père, il s’était promis de ne jamais toucher une fille. Elles étaient son gagne pain et c’était tout. Mais elle, c’était différent. Elle attisait ses sens. Elle l’envoûtait. Il la regardait toujours de loin, lorsqu’il venait à la maison. Dieu, seul sait le nombre de fois, où il avait été jaloux à en crever de voir un homme poser ses mains sur elle. Un juge. Un homme politique. S’il devait être honnête, avec lui-même, il avait été très souvent un voyeur. Ce que faisait les filles une fois les portes closes, il s’en foutait. Mais, elle. Il voulait être sûr que personne lui faisait du mal. Pathétique. Surtout qu’à chaque fois, il finissait par avoir envie de tabasser le client. Par jalousie. Et voilà, qu’il était tombé sur son compte Fakelove. Il s’était lui-même inscrit sur ce site pour remplir son lit, mais tomber sur elle. Merde. Il avait fini par taper pendant presque deux heures sur un sac de boxe pour faire retomber la pression. Et ensuite, il avait pris la pire décision de sa vie. Faire un faux profil. Pour la piéger. Pour l’amadouer. Pour la séduire. Mauvaise idée. Les fantasmes étaient devenus plus torrides, plus hot. Au fond, il savait qu’après l’avoir goutté, elle deviendrait insipide. Elle était pour l’instant interdite. Une fois, qu’on goutte, on en veut plus… Puisqu’elle n’est plus interdit. Peut-être que c’était ça le problème. Pour une fois, il devait laisser tomber les convenances, se laisser tenter et puis passer à autre chose. Pourtant, il n’eut pas le temps de se poser plus de question puisque quelqu’un frappait à la porte. « Entrer ! » dit-il en fermant son ordinateur. Il regarda un garde entrer avec l’objet de ses convoitises. Il l’avait fait venir dans son bureau. Pour lui faire peur. Pour mettre les choses à plat. Impossible qu’elle s’en aille. « Tu peux nous laisser,  John. » Il avait été vraiment horrible. Envoyer l’homme le plus effrayant de ses gardes-du-corps, pour l’escorter. Il voyait bien qu’elle était effrayée. C’était le but. Il essayait de ne pas la regarder, mais il n’y arrivait pas. Il ne pouvait s’empêcher de la déshabiller du regard. L’imaginer nue. Il se leva puis alla s’asseoir sur le canapé de son bureau. « Viens t’asseoir ! » dit-il avec un ton ferme et effrayant. Il tapota la place vide sur le canapé. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]